Silicia
Silicia
Dans les vastes étendues de forêts primaires de Silicia, les humains vivent en tribus sédentaires ou nomades. La nature impitoyable de ce monde a forcé ses habitants à développer un lien puissant avec les éléments.
Les chamans de Silicia ont établi une connexion exceptionnelle avec la magie, faisant de cette population la plus en symbiose avec la nature de tous les mondes. Les tribus de Silicia sont liées aux astres, certains vénérant la lune associée à l'eau, d'autres le soleil associé au feu ou la terre associée à l'air. Pour les Siliciens, la lune et le soleil sont des figures opposées, se livrant un combat pour dominer le ciel. L'affrontement entre ces deux astres déchirerait la voûte céleste si la terre ne s'interposait pas entre eux. Ainsi, l'ordre réside dans un équilibre fragile, et les événements tels que les éclipses ou les solstices sont des moments forts propices à de grandes cérémonies.
L'équilibre entre le soleil et la lune, rendu possible par la terre, est représenté par le minerai de fer, extrêmement précieux et symbolisant l'union des trois. Les Siliciens sont donc constitués en tribus solaires, lunaires ou terriennes, et possèdent des animaux totems liés à ces différents astres. Chaque chaman transmet son savoir à un ou deux apprentis, et les tribus possèdent un totem représentant leurs différents astres.
Pour les Siliciens, la création d'un être vivant correspond au mélange des éléments. La terre et l'eau se mélangent pour donner le corps, l'air transmet la magie vitale qui animera le corps, le feu lui donnera son esprit et sa force. L'homme est donc le fruit de la magie issue des astres. Chaque individu est composé d'une part solaire, lunaire et terrestre, et son astre dominant identifiera son caractère. Un individu marqué par la lune sera plutôt introspectif et calme, tandis que le solaire sera impétueux et débordera d'énergie, et le terrien bénéficiera d'un esprit pratique, pragmatique et déterminé. L'influence astrale qualifie fortement les individus, bien plus que leur genre. Ainsi, un Silicien est reconnu d'abord par son astre, avant d'être considéré comme un homme ou une femme. Cependant, l'autorité de la tribu est traditionnellement représentée par la Mère.
Pour les Siliciens, la mort n'est pas dommageable si elle est nécessaire à la survie du groupe. La vie est précieuse car elle est source de magie et composante de l'univers. Cependant, si la mort est nécessaire, les totems offriront un nouveau corps à l'esprit libéré, qui sera alors réincarné. En revanche, une mort sans but laissera les totems indifférents, et l'esprit sortira du cycle pour errer dans les limbes. Les anciens sont considérés comme des trésors vivants, car ils sont porteurs de sagesse et de grandes connaissances. S'ils meurent de mort naturelle, ils seront réincarnés car les totems seront satisfaits de leur devoir de transmission. Les victimes de crimes sont donc menacées d'errer dans les limbes si leur agresseur n'est pas puni.
Ces principes conduisent chaque Silicien à se rendre utile pour sa communauté et à œuvrer pour le bien commun. Il existe trois grands peuples constitués de centaines de tribus réparties entre les grandes plaines arides et venteuses, les forêts denses et montagneuses, et les territoires lacustres. Les trois peuples connaissent depuis longtemps leur existence respective, et les Mères et les chamans peuvent se croiser autour des cromlechs. Les relations sont cordiales, mais les chasseurs et les gardiens entrent souvent en conflit lorsqu'il s'agit de traquer une proie sur un même territoire. Les conflits sont réguliers avec les Kourganes, les plus belliqueux d'entre eux. Les peuples parlent un dialecte commun connu de tous, probablement le plus ancien. Chacun possède cependant son propre langage, et les tribus ont souvent un dialecte vernaculaire.
Silicia est un monde vaste et diversifié, habité par différents peuples. Les Yinganas vivent près des côtes et des fleuves, les Wadinini préfèrent les collines, les montagnes et les forêts, tandis que les Kourganes se sont installés dans les plaines et les déserts. Mais malgré cette diversité de peuples, personne n'a une vision globale du monde. Les cartes des Kourganes ne décrivent qu'un demi-continent dans le meilleur des cas et de nombreuses zones restent inconnues et mystérieuses.
Les tribus sont composées de plusieurs clans et chaque tribu a une Mère symbolique, qui est désignée par le chaman lors d'un rite propre à chaque clan. La nouvelle Mère de la tribu doit alors guider la tribu, gérer les récoltes et les élevages, et arbitrer les conflits entre les clans. Le chaman veille à ce que chaque décision soit prise dans le respect des animaux totems et des vents de magie.
Les chamans puisent leur magie des éléments et déterminent les totems de chaque membre de la tribu. Les tribus nomades traditionnelles sont des chasseurs-cueilleurs, tandis que certaines tribus pratiquent la transhumance avec le bétail et se déplacent avec les saisons. Pour assurer la sécurité de la tribu, les gardiens doivent être des guerriers accomplis, formés à la force physique et à l'utilisation des vents magiques. Les guerriers Siliciens savent manier la lance, mais aussi faire tomber une pluie de pierre sur leurs ennemis.
La forge se développe et le minerai de fer devient une ressource précieuse, permettant la fabrication d'outils grossiers et surtout d'armes redoutables. Pour obtenir du fer, il faut réunir quatre éléments : le feu pour fondre le minerai, l'eau pour tremper la lame, l'air pour attiser la forge et la terre pour dessiner la ligne de trempe et obtenir une lame à la fois solide et souple. La forge n'est possible que par la réunion de tribus, qui peuvent être antagonistes lors des Ged'dyas, mais chaque tribu peut tenter de créer sa propre forge avec des résultats variables et plus ou moins de désapprobation du chaman.
Il existe de grands lieux de culte, représentés par des cercles de pierres levées, qui concentrent les puissances magiques. Ces sites sont des points de convergence des éléments et permettent aux chamans de pratiquer des rituels extrêmement puissants lors d'événements astraux. Les Ged'dyas sont des rassemblements où les tribus se réunissent pour célébrer aux solstices et équinoxes, partager leurs découvertes sur l'exploration d'un monde encore mal connu et forger des lames et des outils en fer. Bien que ces rassemblements soient avant tout des réunions mystiques pour fervents pèlerins, on peut également y trouver des combats de gladiateurs kourganes, des compétitions de tir à l'arc ou des démonstrations de magiciens, ainsi que de quoi boire copieusement.